Le conseil qui rend fou
Le Temps du 19 janvier nous présente un «grand amateur de paradoxes». Pierre Bayard, professeur de littérature et psychanalyste, se demande dans un livre s’il aurait été résistant ou bourreau entre 1940 et 1945. Pour éviter que les hommes obéissent comme des robots dans des situations extrêmes, en massacrant des civils désarmés et innocents par exemple, il prétend qu’«on devrait enseigner la désobéissance jusqu’au sein de l’armée».
Quel serait le résultat d’un tel enseignement? Les soldats qui suivraient les instructions désobéiraient à leurs chefs sur le terrain pour obéir aux instructeurs. Ceux qui obéiraient aux ordres de leurs officiers désobéiraient à leurs instructeurs. En voilà un paradoxe! Le psychanalyste Bayard semble ignorer qu’une double injonction contradictoire peut rendre les gens fous, y compris les soldats.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Idéologie nationaliste? – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Arnaque financière, arnaque politique – Jean-François Cavin
- Catholique, la «Messe» de Bernstein? – Jean-Blaise Rochat
- Fenêtres – Yves Guignard
- Mme Tauxe en pleine forme – Olivier Delacrétaz
- Une haute école de théologie? – Olivier Klunge
- Le peuple autrichien plébiscite l’armée – Jean-Jacques Langendorf
- Sept ministres, c’est bien assez! – Pierre-Gabriel Bieri
- Répit – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Banques suisses, les raisons de lutter – Vincent Hort
- L’occasion manquée – Alexandre Bonnard
- C’est quoi, un chalet? – Philippe Ramelet
- Considérations désabusées sur un minoritaire qui convainc une majorité avec une proposition nulle – Le Coin du Ronchon