Sept de trop

Les femmes trouvent qu'il y a trop d'hommes au Conseil fédéral, et qu'il faut donc élire deux femmes. Les hommes craignent qu'il y ait trop de femmes, surtout si elles ne sont pas très jolies, mais ils n'osent pas le dire ouvertement. Certaines conseillères fédérales craignent aussi qu'il y ait trop de femmes, surtout si les nouvelles élues sont plus jolies; elles laissent les journalistes croire que leur opposition relève de la tactique partisane. Les Romands, y compris les moins fédéralistes, craignent qu'il y ait trop d'Alémaniques. Les Alémaniques craignent qu'il y ait trop de Romands, vu qu'il y en a déjà deux de trop. Les Tessinois aimeraient bien qu'il y ait trop de Tessinois. Les socialistes craignent qu'il y ait trop d'UDC. Les UDC craignent qu'il y ait trop de socialistes. Les radicaux plus ou moins libéraux et les démocrates plus ou moins chrétiens craignent qu'il y ait trop d'UDC et de socialistes. Les automobilistes et les citoyens qui refusent de s'éclairer à la bougie craignent qu'il y ait trop d'écologistes. Les paysans qu'il y ait trop de messieurs de la ville. Les militaires qu'il y ait trop d'antimilitaristes. Les politiciens qui exaltent l'altérité craignent qu'il y ait trop d'«autres» qu'eux.

Nous sommes assez d'accord avec tous ces gens: nous trouvons qu'il y a beaucoup trop de conseillers fédéraux.