Distinction pour un excellent film vaudois
Ce prix est parfaitement mérité. Le scénario, mine de rien (car on reste apparemment dans la vie de tous les jours, avec ses angoisses et ses drôleries), est d’une grande profondeur. Un vieil homme ne veut pas entrer en EMS; il se cache chez l’infirmière à domicile qui s’en occupait jusque là, laquelle se laisse faire par soumission à ce personnage autoritaire, par affection pour cet homme attachant, et aussi parce qu’elle doit soigner sa propre blessure: la perte d’un bébé mort-né. Elle materne donc le vieillard, qui découvre le triste secret et s’incruste dans «la petite chambre» naguère préparée pour l’enfant et restée figée dans le deuil; or son intrusion y ramène la vie et le vieil homme peut disparaître, ayant conduit la jeune femme sur le chemin d’une nouvelle maternité.
L’interprétation est excellente. Florence Loiret Caille rend avec simplicité et sensibilité toutes les facettes du personnage complexe de l’infirmière. Et vous imaginez avec quelle maîtrise Michel Bouquet incarne le personnage du vieil homme intelligent, têtu, rusé, manipulateur et, derrière ce masque qu’on dirait cynique, pétri de bonté jusqu’au sacrifice.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Imposture – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Suisse mon amour – Jean-Jacques Rapin
- Cathédrale souterraine – Aspects de la vie vaudoise, Frédéric Monnier
- Ambiguïtés diplomatiques – Jean-François Cavin
- La Bienheureuse Passion – Jean-Baptiste Bless
- Après le printemps, l’arrière-automne – Revue de presse, Ernest Jomini
- NON aux «PC familles» – Pierre-Gabriel Bieri
- La myopie des partis – Revue de presse, Ernest Jomini
- La menace du canon de 75 – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Le socio-constructivisme – Cosette Benoit
- Couches profondes – Cédric Cossy
- Au secours des nuls – Ernest Jomini
- Patates – Le Coin du Ronchon