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La myopie des partis

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1913 22 avril 2011
Dans sa «Chronique» à L’Hebdo du 14 avril intitulée: «Un trouble sous-jacent», M. Jacques Pilet revient sur les revers des grands partis centristes (PLR et PDC) lors des récentes élections communales ou cantonales. Cherchant les raisons de ce déclin, il écrit concernant le président du parti radical suisse Fulvio Pelli:

[…] Il pleurnichait l’autre soir à la radio. Dans le registre du petit Calimero: «C’est trop injuste.»

Le Tessinois s’enferme dans deux certitudes. Le première, c’est que les piteux résultats de son parti sont dus aux circonstances et aux modes. «Ce n’est pas notre faute s’il y a eu un tsunami au Japon, s’il y a eu des révolutions arabes!» osait-il dire en guise d’excuse. Mettant, soit dit en passant, les flambées démocratiques au rang des catastrophes parce que des réfugiés se présentent à Chiasso. […]

La seconde conviction de Pelli: en Suisse tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les soucis des familles modestes? Pas un sujet. La sécurité? On va serrer la vis. La crise du logement? Vous n’allez pas vous plaindre de la prospérité. Le surpoids des banques géantes? Tout est sous contrôle. Tout comme les centrales atomiques bien sûr. […]

Pelli illustre une maladie répandue dans la plupart des partis: la myopie. Ils sautillent d’un sujet d’actualité à l’autre sans vision à long terme. Même s’ils aiment tant parler de leurs «valeurs». […]

A notre avis, cette myopie des partis – non seulement des grands vieux partis traditionnels, mais aussi de tous les nouveaux qui apparaissent aujourd’hui dans le cirque électoral – vient du fait que leur objectif premier et permanent n’est pas de résoudre les problèmes, mais de gagner des voix. Le plus grand parti, celui des abstentionnistes, ne s’y trompe pas.

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