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Mendiants ou esclaves?

Jean-François Cavin
La Nation n° 1944 29 juin 2012

Le 19 juin, M. René Knüsel, politologue, signait dans 24 heures un article sur la mendicité, en sa qualité de professeur à l’Université. Un professeur inspiré plus par le sentimentalisme, voire par l’idéologie, que par l’esprit scientifique, à lire déjà le titre de son texte: Faut-il avoir peur des mendiants? Poser la question ainsi, c’est y répondre, dans le sens du politiquement correct bien sûr.

Car la mendicité soulève d’autres questions plus importantes; par exemple celle d’un esclavage des mendiants asservis par des organisations mafieuses. M. Knüsel balaie cette hypothèse d’un revers de main: Peut-on réellement croire à de telles pratiques lorsque les gains de la mendicité sont si réduits? (10 à 20 francs par jour selon lui). Et il nous renvoie à nous-mêmes face aux populations mendiantes: Changeons le regard que nous portons sur elles et offrons-leur un peu de dignité.

Le même 19 juin, les polices française et genevoise (avec la collaboration d’autres polices des cantons romands) annonçaient le démantèlement d’un réseau de Roms d’une cinquantaine de personnes, basées en France voisine et opérant en Suisse, contraintes par leur clan d’y exercer la mendicité, ainsi que la prostitution et le vol. 90% des revenus de ces malheureux étaient ponctionnés par leur organisation, au profit d’un parrain logé près de Bucarest.

Deux jours plus tard, M. Jean-Luc Vez, chef de la Police fédérale, signalait l’augmentation des affaires de traite d’êtres humains et, à propos de la mendicité en bandes organisées, précisait: Des femmes ou des enfants peuvent rapporter jusqu’à 600 francs par jour.

Quelles leçons tirer de ces remarquables coïncidences? La première est que M. Knüsel, lorsqu’il publie son prêchi-prêcha, s’abstienne de mentionner sa fonction universitaire. La seconde est que, pour traiter du problème difficile de la mendicité dans nos villes, il faut renoncer à l’angélisme.

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