Le Patois

La Nation du 7 février 2014 a publié un article intitulé «Le Patois». Ce texte se montre très critique envers M. Camille Dudan, décédé il y a soixante ans, et qui fut l’avant-dernier directeur de l’ancien Collège classique cantonal ainsi qu’un grand défenseur de la langue française.

Etant assez âgé pour avoir été son élève, je peux attester, qu’écrire à son sujet qu’«à force de rechercher la correction et la pureté, son style, parlé ou écrit, perdait toute vie. Un langage en conserve, stérilisé» n’est pas conforme à la réalité. Tout au contraire, ses écrits et ses émissions à Radio-Lausanne ont contribué au rayonnement intellectuel du Canton de Vaud. Certaines de ses œuvres ont été primées par l’Académie française. Une évocation objective de Camille Dudan ne peut éviter de le mentionner.

D’autre part, sur le plan linguistique, la vraie menace n’est guère la disparition déjà ancienne du patois mais bien l’invasion des germanismes et, surtout, des anglicismes. Or Camille Dudan avait beaucoup lutté contre eux. Il faut lui en savoir gré.

Enfin, je voudrais rappeler qu’au moment où Camille Dudan prit sa retraite, les tout premiers projets de réforme scolaire voyaient le jour. Il exprima sa crainte que ces projets n’amènent une baisse de la qualité de l’enseignement secondaire, en particulier pour les humanités. En cela, il fut proche des positions qui seront défendues plus tard par la Ligue vaudoise.