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L’avenir de Mme Lyon

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 1922 26 août 2011
Mme Lise Bourgeois a posé la question à Mme Lyon1: «Après l’échec en votation populaire du projet de Musée des Beaux-arts à Ouchy, supporteriez-vous un nouveau désaveu?» Mme Lyon a répondu que ce n’est pas seulement son projet, mais aussi celui du Conseil d’Etat et du Grand Conseil et de tous les partis sauf l’UDC. Cette réponse n’est pas plus exacte que ses discours de campagne. D’abord, l’UDF vote aussi oui à l’initiative et non au contre-projet. Ensuite, les Vert’libéraux soutiennent le double oui, comme le parti libéral, qui recommande en outre de donner la préférence à Ecole 2010 dans la question subsidiaire.

Mme Lyon ajoute: «Cela dit, l’échec peut aussi être stimulant. Après la votation sur les Beaux-arts, j’ai fait analyser les choses et cela m’a poussée à faire mieux.»

Comparaison absurde! Dans le cas du musée, il s’agissait d’une décision d’espèce que la majorité du peuple n’a pas partagée. Cela ne mettait pas son autorité politique ou morale en cause. Personne ne pense que Mme Lyon s’est déjugée en proposant un nouveau site pour le musée.

En revanche, dans le cas évoqué par Mme Bourgeois, il y a une incompatibilité philosophique et politique entre Ecole 2010 et le contre-projet. L’opposition porte sur la nature même de la société humaine, sur le principe d’autorité, sur le rôle de l’école, sur la transmission des connaissances, accessoirement sur la déontologie en matière de débat politique. Si Mme Lyon prétendait rester en poste après une victoire d’Ecole 2010, elle serait contrainte soit d’appliquer le texte de l’initiative selon les interprétations erronées qu’elle en a données, soit de piétiner ses convictions.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Disons simplement que la conseillère d’Etat s’étant donnée corps et âme au contre-projet, il sera juste qu’elle suive le destin que le peuple aura décidé de lui assigner.

 

NOTES:

1 24 heures du mercredi 17 août.

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