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Fumée passive: fédéralisme d’abord!

Félicien Monnier
La Nation n° 1949 7 septembre 2012

Les auteurs de l’initiative «Oui à la protection contre la fumée passive – pour tous!» sont d’une rare arrogance!

Pour eux, les régimes de lutte contre la fumée passive en vigueur à l’heure actuelle dans certains cantons sont la preuve que la centralisation est possible, et même nécessaire. Ils considèrent simplement que, parce que certains cantons ont légiféré en la matière, une législation fédérale s’impose. Pour eux, la question de la souveraineté ne se pose pas. Ils lui préfèrent la question du contenu. Le «Quoi?» l’emporte sur le «Qui?». Ils seraient aussi bien favorables à l’adhésion à une organisation internationale de lutte contre la fumée passive qu’à l’initiative sur laquelle nous voterons le 23 septembre. Cette démarche est idéologique et dangereuse.

Ne voyons pas les cantons comme les lieux d’expérimentation des centralisations futures. Ils ne sont pas de simples composantes de la Confédération, plus ou moins autonomes, chargés de faire les essais de la politique fédérale de demain. Arrogance disions-nous! Il y en a à imposer aux cantons qui n’ont pas légiféré le couperet d’une votation fédérale sous prétexte que «vingt-six législations cantonales ne sont plus admissibles au jour d’aujourd’hui»!

S’inspirer du travail déjà effectué par certains pour l’imposer à tous: ce tour d’esprit est particulièrement mal venu. Accessoirement, il démontre toute l’inanité du principe de subsidiarité. Simplement parce que les centralisateurs se donneront toujours raison. Les cantons n’auront jamais suffisamment bien légiféré. Les centralisateurs assèneront à chaque reprise, avec les mêmes accents péremptoires, qu’aujourd’hui les diversités cantonales ne sont plus acceptables. Car l’égalité fait son chemin à coups de bulldozers. Le sens du progrès et de l’histoire mène à Berne, au plus près.

Comment devons-nous, Vaudois, nous positionner sur cette initiative? Nous devons la rejeter. Certes! Notre régime de lutte contre le tabagisme passif est proche du système proposé. Mais le «Qui?» est encore plus important que le «Quoi?». Voter «Oui» revient à se saborder. N’est-il pas absurde que la compétence pour légiférer sur la fumée dans les lieux publics revienne à Berne? Nous fréquentons ces lieux tous les jours. Ils sont la marque de notre quotidien le plus régulier. Mais nous perdrions la possibilité de décider ce que l’on peut y faire si l’initiative était acceptée. L’homme peine déjà à supporter le bruit de son voisin. Alors les agitations fédérales…

Cette centralisation est inutile. Elle ne mérite presque pas de faire débat. Nous voterons NON!

 

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