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Les officiers se préparent au combat

Félicien Monnier
La Nation n° 1938 6 avril 2012

La Société vaudoise des officiers (SVO) était réunie samedi dernier en assemblée générale au Gymnase intercantonal de la Broye à Payerne. Elle y a pris les premières mesures exigées par les combats politiques qui s’annoncent.

En effet, l’automne 2013 verra l’initiative du GSsA, des Verts et du PS pour l’abolition de l’obligation de servir soumise au peuple et aux cantons. De plus et en toile de fond, aux côtés des turbulences que traverse aujourd’hui l’acquisition d’un nouvel avion de combat, s’ajoute la volonté, récemment exprimée par le Conseil fédéral, de voir le parlement revenir sur sa décision de septembre 2011. L’armée à 100000 hommes et 5 milliards serait reléguée à l’arsenal, notre gouvernement fédéral y préférant 80000 soldats. Si la Société suisse des officiers (SSO) ose à peine rêver de 120000 hommes1, elle rappelle par la bouche de son président que 100000 est le strict minimum, le seuil infranchissable2.

Le président de la SSO, le brigadier Denis Froidevaux, a motivé les troupes. Il n’a néanmoins pu que relever combien il était difficile pour un officier de voir les autorités auxquelles il a prêté allégeance perdre le sens des priorités. Comment accepter que la Défense soit le seul département fédéral devant supporter depuis plus de dix ans des programmes d’économies? Est-il tolérable que le budget de la Confédération soit multiplié par deux en vingt ans et que le budget militaire diminue, les mêmes prétextes d’économies étant toujours avancés? «La sécurité, la paix et la stabilité ne sont jamais un acquis éternel!», a rappelé le président de la SSO. Nous l’avons toujours affirmé. Que celui qui se croit capable de nous promettre ici-bas la paix éternelle s’avance!

Si l’inconstance de nos autorités continue, menace la SSO, les officiers suisses n’auront d’autre solution que d’aller devant le peuple et les cantons. Une initiative populaire «pour une armée crédible» est presque prête. Mais tout le monde en est conscient: la manœuvre est délicate et tient de la dernière cartouche. Les officiers n’aiment pas s’avancer collectivement sur le terrain politique, c’est une question de loyauté, d’équilibre institutionnel et peut-être même de communication. Cette fois, il semble qu’ils y soient contraints. C’est peut-être aussi cela la milice, mais il conviendra, en temps voulu, d’être prudent au plus haut point.

De son côté, la SVO fourbit ses armes. L’argent restera toujours le nerf de la guerre. C’est la raison pour laquelle elle a décidé samedi de la création d’un fonds «volonté de défense». Il devrait servir dans l’immédiat à soutenir la campagne contre l’initiative de la gauche pour l’abolition de l’obligation de servir.

Souvent les colonnes de ce journal ont affirmé leur attachement à notre armée de milice et à l’obligation de servir, garants d’une politique de neutralité et d’indépendance. Une armée de milice forte est pour la Suisse l’une des conditions décisives de la stabilité, qui est confort, et de la paix, qui est bonheur. La bataille pour l’obligation de servir se prépare. La Ligue vaudoise salue, s’annonce, rentre dans le rang et fait face!

 

NOTES:

1 Si nous en croyons la prise de position de la SSO du 25 juin 2011; disponible sur www.sog.ch.

2 «La Suisse est incapable d’anticiper», Le Temps du lundi 26 mars 2012.

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