Architecture vaudoise

L’architecture vaudoise du XXe siècle est un patrimoine dont nous nous soucions peu. Le regard que nous portons sur le square de Mon-Repos ou le bâtiment du cinéma des Galeries est indifférent. Beaucoup de Vaudois fréquentent chaque été la piscine de Bellerive sans faire attention à sa vénérable entrée en rotonde et ses vestiaires. Pour nous, la Bourdonnette à Lausanne est un simple quartier d’habitation à haute densité.

Peut-être l’immeuble de La Suisse Assurances à l’avenue de Rumine nous laisse-t-il quelque impression d’équilibre et de maîtrise architecturale; souvent, nous pestons contre la tour Bel-Air qui perturbe la vue depuis l’esplanade de la Cathédrale; nous connaissons tous le centre Nestlé de Vevey et avons déjà entendu parler d’une Villa Le Corbusier située non loin, au bord du Léman.

Le professeur Bruno Marchand, responsable du laboratoire de théorie et d’histoire n° 2 de la section d’architecture de l’EPFL, était l’invité de l’entretien du mercredi du vingt novembre. Il a suscité chez l’assistance le plus vif intérêt pour les bâtiments cités et tous ceux construits dans le Canton de Vaud entre 1920 et 1975 en général. Il a montré comment les architectes de cette période ont pensé leurs ouvrages, explicitant des concepts comme ceux de cité jardin ou de préfabriqué. L’architecture du XXe siècle de notre Canton donne un bon aperçu d’une conception vaudoise particulière de la modernité.

Pour cette fois, les lecteurs de La Nation qui ont manqué cet intéressant éclairage sur un patrimoine la plupart du temps ignoré peuvent se rattraper. En effet, le professeur Marchand a dirigé la publication d’un récent ouvrage¹ , dont était issu son exposé. Cette étude très sérieuse est agrémentée de nombreuses photos. Bonne lecture donc, et à mercredi prochain!

Notes:

¹ Bruno Marchand, Architecture du canton de Vaud, 1920-1975, Lausanne, PPUR, 2012.