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Zut

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2198 8 avril 2022

La lettre «Z», qui n’était au départ qu’un signe d’identification parmi d’autres sur les blindés et autres véhicules militaires russes lancés à l’assaut de l’Ukraine, est rapidement devenue le symbole du soutien à l’intervention militaire russe. Elle est utilisée comme telle dans la politique de communication de Moscou… et désormais traquée et bannie comme telle en Occident. Plusieurs Etats ont en effet décrété une interdiction d’arborer en public la lettre Z, assimilée à un symbole nazi. (Car certains politologues, selon Wikipedia, y voient une ressemblance avec l’insigne des divisions SS, voire avec la croix gammée.)

La chasse aux Z est donc ouverte. La compagnie Zurich assurances a déjà décidé de retirer son logo des réseaux sociaux. Et hop: Zurich c’est fini. Et ensuite? Finis les films de Zorro. Finie la candidature de Zemmour. Fini l’empire de Zuckerberg. Finis les appels à l’aide de Zelensky. (Ah, euh, on n’avait pas prévu ça… Heureusement les Allemands ont trouvé une parade: ils écrivent Selenskyj, sans qu’on sache vraiment pourquoi ils se sentent obligés d’ajouter un «j» à la fin.) Finies aussi les visites au zoo, finis les zèbres et les zébus. Finis les zeugmes, les zygomatiques et les zézaiements. Finis les zigzags sur la route. (Les conducteurs fautifs seront dénoncés non seulement pour ébriété, mais aussi pour apologie de crimes de guerre.)

C’est la fin des zaricots et la seule chose qui va nous rester, c’est la zizanie.

Mais ce n’est qu’un début. La Lettonie a interdit l’affichage public du Z, mais aussi du V, également présent sur certains chars russes et considéré comme un autre «symbole du régime de Poutine». Si le maître du Kremlin avait un esprit espiègle – il semble toutefois que ce ne soit pas un trait de caractère dominant chez lui –, il peindrait encore d’autres lettres latines sur ses convois militaires, jusqu’à ce que nous n’ayons plus du tout d’alphabet. On en viendrait alors à se demander si le véritable but caché de toute cette guerre ne serait pas de faire triompher l’écriture cyrillique.

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