La vérité est-elle ailleurs?

Le groupe de presse NZZ, qui n’est pas réputé pour ses titres de boulevard accrocheurs, a présenté un bénéfice opérationnel de 24,2 millions de francs en 2021. La vente de titres et d’abonnements a augmenté de 4%, grâce aux produits numériques principalement, les recettes publicitaires ont augmenté, et CH Media (entreprise commune de presse, radios et télévisions locales avec le groupe AZ) a bien performé. Le Temps du 23 mars 2022 nous apprend que le secteur journalistique du groupe NZZ a rapporté 10 millions de francs, établissant le meilleur résultat de ces dix dernières années.

Malgré les prédictions alarmistes et larmoyantes durant la campagne de vote pour le paquet d’aide aux médias en février, serait-il possible qu’un journalisme offrant du contenu et des éditoriaux hors de la bien-pensance gauchiste survive, et même gagne de l’argent, sans subvention étatique directe?

Dans un autre registre, la Feuille vaudoise des avis officiels (FAO) du 1^er avril 2022 nous apprend que le salaire médian en Suisse a atteint 6665 (6490 sur Vaud) francs en 2020. Cela signifie que la moitié de la population gagne plus et l’autre moins que ce montant. Ce chiffre a progressé de 6,2% sur dix ans. Le ratio entre les 10% de salaires les plus bas et les 10% les plus élevés a légèrement diminué de 2,8 à 2,7. La différence de salaire entre les hommes et les femmes dans le secteur privé a diminué de 14 à 9% (des profils professionnels différents et d’autres facteurs expliquant, au moins en grande partie, cette différence).

La rengaine sur les inégalités qui ne cessent de se creuser toujours plus dans notre société ne serait-elle qu’un poisson d’avril dissimulé sous un marronnier? En passant, notons que le salaire médian est d’un peu plus de 1900 francs en France, de 2041 en Allemagne et de moins de 1510 en moyenne européenne (source: Eurostat pour 2019). Cela donne à réfléchir sur les avantages et inconvénients d’un rapprochement avec l’Union européenne.