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Au chevet de la Suisse multilingue

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1891 18 juin 2010
L’ouvrage récent de M. José Ribeaud, La Suisse multilingue se déglingue, a reçu un assez large écho dans les médias. L’auteur déplore la généralisation du dialecte en Suisse allemande ainsi que le remplacement du français par l’anglais. Voici quelques réflexions de M. Alain Charpilloz dans Le Jura Libre du 10 juin au sujet de ce bouquin:

[…] Il préconise les échanges scolaires, comme Geneviève Aubry-Moine jadis. C’est dire s’il innove. De plus, il souhaite deux mesures proprement révolutionnaires: une journée rhétoromanche […] et une semaine d’italien au cours de la scolarité obligatoire. On ne sait pas si ces cours seront pris sur les bricolages de la «Fête des mères» ou sur le sauvetage des baleines bleues. Pronostiquons que ni les premières ni les secondes ne s’en porteront plus mal. […]

Le débat sur les langues en Suisse est surréaliste. Le plaidoyer en faveur des langues dites «nationales» est tenu principalement par les Romands, qui souffrent de voir le français supplanté par l’anglais. Les Alémaniques, quant à eux, n’en souffrent pas du tout, sauf les profs de français qui protestent par patriotisme pur. Les parents d’élèves se disent que si les petits Romands perdent leur temps à essayer d’ânonner un peu d’allemand, avec les résultats calamiteux que chacun peut constater autour de lui, c’est tant mieux! Les bonnes places reviendront aux Suisses allemands qui sauront mieux l’anglais que nos enfants. Elémentaire, mon cher Watson! […]

Le pire qui puisse arriver: que la Confédération se mêle de ce problème, comme le suggèrent nombre de politiciens et de journalistes. Qu’elle prenne des mesures pour l’usage équilibré des langues au sein de l’administration fédérale, soit. Mais le respect du principe de la territorialité des langues et l’affirmation de la souveraineté cantonale en la matière sont seules aptes à faire face aux évolutions naturelles des langues et à nous éviter les conflits que connaît la Belgique, pays unifié où l’Etat tente en vain de résoudre le problème linguistique.

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