«Excellence dans la routine»

La mode est à la réforme du Conseil fédéral. C’est pourquoi les articles et les projets se multiplient qui tous prétendent remédier aux carences mises en lumière par le rapport de la commission de gestion qui a étudié le comportement du gouvernement fédéral pendant la crise de l’UBS. Voici le diagnostic que le conseiller national Jacques Neirynck établit («réformer le Conseil fédéral», 24 heures du 2 juillet):

[…] Le Conseil fédéral a démontré à la fois son excellence dans la routine et son inadaptation aux situations d’exception: affaires Tinner, Kadhafi, UBS, Polanski, tout comme ce fut le cas jadis pour les fonds en déshérence, la faillite de Swissair, la démission forcée d’Elisabeth Kopp, annonciatrice des psychodrames Metzler et Blocher. C’est un pilotage automatique pour ciel serein. Or les nuages s’amoncellent: la place financière est toujours menacée par les intrigues de concurrents puissants; la sécurité sociale accumule les déficits; la politique énergétique est inexistante; l’armée erre sans but, l’immigration n’est pas contrôlée. […]

Peut-être «l’excellence dans la routine» n’est-elle pas le fait du Conseil fédéral, mais de l’administration fédérale qui fait son travail habituel. Peut-être pourrait-on se passer des séances du Conseil fédéral, puisque ces messieurs-dames cachent les choses importantes à leurs collègues par crainte des indiscrétions qui fleurissent au Palais fédéral.