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L’élection des conseils communaux selon le système majoritaire

Henri Mamin
La Nation n° 1893 16 juillet 2010
Par 761 voix contre 494, les Blonaysans ont refusé de modifier le mode d’élection du conseil communal, décidant de maintenir l’élection selon le système majoritaire avec une seule liste de candidats. Ce résultat est plus que significatif dès lors que les partisans du statu quo ont été sensiblement plus discrets que les partisans d’une élection à la proportionnelle dans la campagne qui a précédé le vote. Ce dernier n’avait rien d’une manifestation contre les partis politiques. Il était l’expression d’une volonté de maintenir un système qui a fait ses preuves et qui donne entière satisfaction à une majorité des citoyens. Le fait qu’un tel système ne soit pratiqué que par une minorité de communes ne justifie pas sa condamnation. L’originalité n’a rien de pervers. renoncer à celle-ci pour faire comme tout le monde n’a pas de sens.

A Blonay, l’ambiance politique peut être qualifiée de saine. Preuve en est le comité de soutien au référendum formé de partisans et d’adversaires du changement de système électoral (majoritaire ou proportionnel). Les uns et les autres estimaient judicieux de soumettre une telle décision prise par le conseil communal au verdict populaire.

Le débat public qui a précédé le vote, au demeurant peu fréquenté, fut intéressant à plus d’un titre. Curieusement, les intervenants se sont très peu exprimés sur les avantages ou inconvénients des deux systèmes d’élection mis en concurrence. Ils ont par contre beaucoup insisté sur les préoccupations actuelles des citoyens de la commune, notamment sur l’insuffisance et la faiblesse de la communication entre autorités et population.

Les habitants de Blonay ne sont manifestement pas désireux d’un système qui les oblige à entrer dans un parti politique pour se faire élire. Ils ne sont probablement pas les seuls à être déçus, voire découragés par le comportement des partis qui donnent hélas trop souvent la priorité aux préoccupations électorales plutôt qu’à un souci réel des intérêts du Pays et du bien commun. Par ailleurs, ils estiment que, en 2010, les méthodes des partis sont un peu dépassées. La création d’un «blog», d’un site internet personnel ou l’utilisation de Facebook sont infiniment plus efficaces, modernes et finalement à portée de chacun.

Les partisans d’un système électoral différent voulaient soi-disant faciliter l’accès au conseil communal pour les citoyens venus de l’extérieur. De même, ils voulaient donner de meilleures chances à ceux qui partagent des opinions politiques minoritaires. Si l’on peut discuter du bien fondé de ces arguments, il faut surtout savoir que le débat public puis la votation ont confirmé que ce n’était pas le système d’élection qu’il fallait changer, mais bien l’état d’esprit des autorités et des citoyens, état d’esprit qu’il faudrait orienter vers une écoute plus attentive et plus objective des vraies préoccupations des uns et des autres.

Le Conseil d’Etat doit maintenant se déterminer sur une initiative populaire aboutie qui voudrait imposer l’élection des conseils communaux à la proportionnelle aux communes de plus de trois mille citoyens.

Osons dès lors souhaiter que M. le conseiller d’Etat Philippe Leuba, qui n’est pas favorable à cette proposition, réussisse à entraîner l’un ou l’autre de ses collègues puis, pourquoi pas, un nombre suffisant de députés pour que la possibilité d’élire les conseils communaux selon le système majoritaire demeure une possibilité à disposition des communes qui le souhaitent.

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