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De la démagogie érigée en programme politique

Arnaud Fréry
La Nation n° 1898 24 septembre 2010
Ces six derniers mois, les Jeunes Démocrates Chrétiens fribourgeois et tout particulièrement leur président Emmanuel Kilchenmann ont occupé le terrain médiatique avec une rare opiniâtreté. Tout d’abord par le lancement d’une initiative visant à la mise en place d’accès internet Wi-Fi gratuits dans le canton, puis, plus récemment, par le lancement en quelques heures seulement d’un comité de soutien à la brasserie Cardinal (dont la fermeture vient d’être annoncée par Feldschlösschen, les salariés étant replacés).

Ces deux thèmes ont pour point commun de «ratisser» un large public, donnant à la démagogie tout son sens dans le combat politique fribourgeois pour les élections cantonales 2011. Entre les buveurs de Cardinal et les utilisateurs d’internet trouvant leur facture fort onéreuse, peu de Fribourgeois échappent ainsi aux mailles des Jeunes PDC.

En s’attaquant aux ventres et aux loisirs de leurs compatriotes, Emmanuel Kilchenmann et ses camarades de parti évitent toutefois soigneusement toute polémique politique, ainsi que tout sujet de fond susceptible d’influencer réellement et durablement l’avenir du canton. Ce que ne manquent d’ailleurs pas de relever leurs adversaires politiques: «On attend toujours la première chose véritablement politisée qu’ils vont proposer. Ainsi il n’y a pas eu de leur part de prise de position sur la révision de la loi sur l’assurance chômage» note Nicolas Buntschu, secrétaire de la Jeunesse socialiste fribourgeoise. C’est pourtant sans rire que les jeunes PDC affirment que (leur) «vision politique repose sur les valeurs chrétiennes et des encycliques sociales, (soit) un principe de solidarité et un réalisme politique». Les exégètes seront ravis d’apprendre que bière et internet sont désormais érigés en piliers de la civilisation chrétienne par nos jeunes politiciens fribourgeois, lesquels sont manifestement plus instruits en matière de réalisme politique qu’en préceptes du Décalogue.

Utilisant ainsi les travers les plus bas de la démocratie, éviteront-ils pour autant la crucifixion politique en 2011?

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