La démocratie de la rétine

Le grand bastringue électoral bat son plein: les communales, les fédérales, bientôt les cantonales. Les partis et leurs relais médiatiques se démènent, au point qu’on est déjà plus que rassasié de cette propagande partisane avant même que le jeu ait commencé. Nous avons relevé à titre d’exemple le grand battage électoral que nous décrit M.-S. Prin dans 24 heures du 15 janvier («Le marché électoral bat son plein à la Palud»):

[…] «Pschitt, pschitt», le bruit de l’hélium gonflant les ballons mène un rythme endiablé. Tous les partis offrent des ballons aux enfants, histoire d’engager la discussion avec les parents, mais les roses sont les plus nombreux. Plus pour longtemps. Des ballons rouges à croix blanches envahissent désormais le ciel lausannois. «Ah bon, c’est l’UDC qui les distribue?» s’étonne une maman. Le coup du drapeau suisse cartonne. […]

Les stands électoraux se traduisent-ils par des votes dans les urnes? Nul n’ose l’affirmer. Mais pour les partis, le plus important est de se montrer dans la rue. «J’espère surtout que l’on imprime notre présence dans la rétine des gens, et qu’ils s’en rappellent (sic) au moment de voter», affirme Axel Marion, candidat à l’exécutif lausannois. […]

Qu’auraient dit les pères de la démocratie électorale moderne, Benjamin Constant et consorts, en constatant que le choix des électeurs se joue selon les lois du neuromarketing: une couleur qui s’inscrit dans la rétine et détermine inconsciemment le choix d’une liste?