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Au secours, Maman Helvetia!

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1927 4 novembre 2011
On se préoccupe beaucoup de l’insécurité croissante. Or, faire régner l’ordre est la tâche première de l’Etat. En Suisse les Etats cantonaux, souverains en la matière, doivent donner à leurs polices les effectifs et les moyens suffisants et instaurer les collaborations techniques nécessaires entre les polices cantonales. Mais la pensée à la mode veut aller plus loin. Dans son éditorial: «La sécurité? Les politiques s’en fichent» (L’Hebdo du 20 octobre), M. Alain Jeannet, rédacteur en chef, écrit:

C’est l’un des paradoxes de cette campagne pour les élections fédérales: on y trouve pléthore de politiques qui se disent préoccupés par l’augmentation de la criminalité et le sentiment d’insécurité croissant dans la population. Mais on compte sur les doigts d’une main ceux qui maîtrisent le dossier.

Devant tant d’indifférence et d’angélisme, les professionnels cherchent à sensibiliser les futurs élus fédéraux: «Nous avons 26 polices de beau temps», souligne le Fribourgeois Pierre Nidegger, qui est aussi président de la Conférence des commandants des polices cantonales, le premier flic du pays. Parce que la Suisse n’a, heureusement, pas encore vécu d’acte terroriste majeur, parce qu’aucun cas massif de cybercriminalité n’a jusqu’ici été déclaré publiquement, parce qu’on sous-estime les activités du crime organisé sur notre territoire, on se contente du système fédéraliste qui montre pourtant ses limites […]

Invitation directe à réaliser le vieux rêve d’une police fédérale. C’est quand même un peu fort, alors que chacun s’accorde à dire que la Confédération est la première responsable de la dégradation de la sécurité: disparition du contrôle aux frontières, élaboration du code pénal et du code de procédure pénale (voir ci-après) compliquant la tâche des policiers et des juges rendus incapables de réprimer efficacement les délits. Et c’est à cette même Confédération, qui a largement prouvé son incompétence en la matière, que l’on voudrait maintenant confier la tâche d’assurer la sécurité intérieure! Etrange phénomène de paresse intellectuelle: dès qu’un problème se pose, on se tourne vers Maman Helvetia. Il est vrai qu’elle a parfois des sous à distribuer!

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