Valeurs actuelles

Depuis quelques mois, l’hebdomadaire français Valeurs actuelles est en vente dans certains kiosques lausannois. Chacun connaît Le Nouvel Observateur, Marianne, L’Express, Le Point et Le Figaro Magazine. Ces journaux expriment des points de vue sans doute divers, mais si l’on excepte un nombre restreint d’éditorialistes percutants et d’enquêtes bien conduites, leur menu habituel relève de la restauration rapide mondialiste (démocratie, droits de l’homme, libéralisme dirigiste, révérence devant messieurs Obama et Barroso, atlantisme, etc.).

Il n’en va pas de même dans Valeurs actuelles où l’esprit national conservateur français, réellement «de droite», souffle librement.

L’unité de style de l’hebdomadaire est bien marquée; ses journalistes, indemnes des tics de langage propres aux médias dans la ligne, écrivent avec clarté et simplicité.

Les rubriques politiques, notamment celle de politique étrangère, explorent l’envers du décor et ne se contentent pas des envolées obligatoires, par exemple à propos de la Syrie. Nous ne jugerons pas les pages économiques, vu notre incompétence en la matière.

La partie littéraire et culturelle est excellente. certains chroniqueurs (Denis Tillinac, Bruno de, Philippe Barthelet, Chantal Delsol) se distinguent par leur indépendance d’esprit. Le choix des livres, des CD, des films et des pièces de théâtre recensés démontrent une certaine originalité, l’esprit du temps n’influençant pas les critiques de manière trop voyante. L’art et les grandes expositions ne sont pas oubliés, l’histoire de France non plus.

Basile de Koch, grand maître du regretté groupe d’intervention culturel et néanmoins comique «Jalons», tient une chronique TV amusante et pour une fois vraiment «décalée».

Chaque numéro se clôt sur un pastiche de Balzac consacré aux arcanes de la politique française, dont l’auteur serait Jean Tulard, historien spécialiste de l’empire, bien connu des passionnés de Napoléon.

Valeurs actuelles, fondé par Raymond Bourgine, paraît depuis 1966.

Dépêchez-vous (la vente en kiosques relevant sans doute d’une opération à durée limitée visant à trouver des abonnés suisses) d’en acquérir un numéro à la gare ou au kiosque de Saint-François.

Vos cinq francs cinquante ne seront pas perdus.