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Une publication remarquable sur Romainmôtier

Antoine Rochat
La Nation n° 2189 3 décembre 2021

L’an dernier, l’histoire de Romainmôtier s’est enrichie d’une publication remarquable, sous la double égide de la Société d’histoire de la Suisse romande et des Cahiers d’archéologie romande1.

Sous le titre Romainmôtier: mille ans de monachisme, l’ouvrage présente les résultats des recherches archéologiques entre 1971 et 2006.

La publication est en deux volumes: le premier est consacré aux résultats des recherches en lien avec leurs contextes historiques, et il devrait intéresser un large public. Le second est un catalogue des structures et objets des fouilles, et il est destiné principalement aux spécialistes.

Cette synthèse des résultats est due à Peter Eggenberger, fidèle directeur des équipes de recherche de l’ensemble du site de Romainmôtier de 1971 à 2006, avec l’appui de Philippe Jaton pour la rédaction du texte en français, «prestation à la fois magistrale et ingrate», selon les termes de la préface de Denis Weidmann, ancien archéologue cantonal.

L’ouvrage est richement illustré. Nous avons particulièrement apprécié les restitutions imagées du site aux différentes époques de l’histoire de Romainmôtier: établissement gallo-romain du Ve siècle (p. 39), première église au VIIe siècle (pp. 42 et 54), abbaye du Xe siècle (pp. 65 et 79), situation au XIe siècle (pp. 90-91), cloître roman du XIIe siècle (pp. 106-107), prieuré du XIIIe siècle (pp. 123 et 129), cloître gothique du XIVe siècle (p. 141) et site entouré d’une muraille au XVe siècle (p. 146).

La Maison du Prieur, récemment acquise et mise en valeur par la Fondation de Romainmôtier, n’est pas oubliée.

Un chapitre compare trois ambons fameux, ceux de Baulmes, Romainmôtier et Saint-Maurice d’Agaune.

De nombreuses tombes ont été fouillées dans et autour de l’église-abbatiale. Une anthropologue et un archéologue croisent leurs conclusions à leur propos.

Bref, cette synthèse magistrale met en valeur le site de Romainmôtier, connu et apprécié des Vaudois et de nombreux touristes.

Faut-il encore y ajouter un vernis mondial? Le journal 24 heures2 nous apprend que Romainmôtier et Payerne envisagent de figurer sur une liste de sites clunisiens pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco3.

Nous ne sommes pas persuadés que cette démarche, qui augmente la notoriété mais qui implique des contraintes, soit vraiment profitable à nos deux fameuses abbatiales vaudoises. Il faudrait peut-être poser la question aux vignerons de Lavaux.

Notes:

1  Romainmôtier: mille ans de monachisme. Résultats des recherches archéologiques entre 1971 et 2006, par Peter Eggenberger, avec des contributions de Geneviève Perréard Lopreno, Nicolas Schätti, Isabelle Plan, Denis Weidmann et Martin Bossert, Lausanne 2020, CAR 183 et 184, 2 vol., 684 p.

2  24 heures du 13 octobre 2021, «Romainmôtier et Payerne rêvent d’une reconnaissance mondiale».

3  L’Unesco est l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

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