Faut-il diviser encore plus les Vaudois?

On sait que les partis socialiste, vert et UDC entendent obliger les communes vaudoises de plus de 3000 habitants à élire leurs conseils communaux selon le système proportionnel, autrement dit à avoir des listes de candidats aux couleurs partisanes. Alors que, selon 24 heures qui consacre une page à ce problème le 22 février, 80% des syndics et municipaux vaudois n’affichent pas de couleur politique – ce qui nous réjouit –, M. Justin Favrod, dans son «Commentaire: Pas de démocratie sans les partis», écrit:

[…] Ce qui dérange, dans ce débat, c’est le discours hostile à la politique. Ceux qui s’opposent à l’introduction de la proportionnelle dans les communes de plus de 3000 habitants qualifient de «sale» la pratique des partis. Bien sûr, celle-ci implique des intrigues, des luttes de pouvoir, des manoeuvres… Reste que les partis sont inhérents au système démocratique. […]

Hélas! ce n’est que trop vrai. Est-ce une raison pour obliger les communes, qui échappent encore aux divisions artificielles provoquées par les étiquettes idéologiques partisanes, à entrer dans ce jeu néfaste? On sait que nombre de communes rencontrent de grandes difficultés pour trouver des gens disposés à se dévouer pour occuper les charges communales. Devront-elles encore se priver de personnes indépendantes qui n’accepteront jamais d’adhérer à un parti? Beaucoup de Vaudois partagent certainement l’opinion sur les partis exprimée crûment par M. le syndic de Bassins (cité par 24 heures): Grâce à leurs jeux, la démocratie tourne en rond et vire à la merdocratie.