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Juvenilia XCVIII

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 1885 26 mars 2010
Au camp de ski, je participe à la distribution des desserts:

– Venez déguster les délicieux muffins que notre cuisinier, digne de Raguenau, sort tout juste du four.

Sara me jette un sourire légèrement apitoyé:

– Vous ne savez pas que ça se prononce «meuffine»?

– Je sais qu’en anglais on prononce comme tu viens de le dire, mais muffin prononcé à la française sonne mieux pour nous, non? Le génie d’une langue, c’est aussi d’avoir assez de vitalité pour absorber les mots étrangers. Si l’on s’en tenait à ton usage, le langage ferroviaire aurait imposé «réïl» et «teunnel», et ce serait bien malheureux.

Lucienne y voit plutôt une question de génération:

– Ma grand-mère dit aussi muffin, comme le prof.

Pour confirmer sa démonstration:

– Vous dites «Coop» ou «Coopé»?

Pour lui faire plaisir, je réponds conformément à la direction indiquée:

– Coopé.

– Comme ma grand-mère!

La pression d’un bruyant troupeau de gloutons met un terme à ce débat linguistique.

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