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Pas de radars étrangers dans nos vallées!

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1885 26 mars 2010
Les médias font grand bruit autour du nouveau radar «longue distance» qui va être installé sur l'autoroute entre Aigle et Bex, et qui calculera la vitesse des automobiles par comparaison des heures de passage sur deux points éloignés de plusieurs kilomètres. Les automobilistes se plaignent – avec raison – en voyant que les autorités sont capables d'imaginer des systèmes de plus en plus sophistiqués, inquisiteurs et dignes de films de science-fiction afin de traquer même de petits dépassements de vitesse sur la route, tandis que rien n'est entrepris contre les véritables problèmes d'insécurité qui transforment nos villes en coupe-gorge.

Le véritable problème est pourtant ailleurs. Il réside dans le fait que les cantons, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle péréquation fédérale, ont perdu le droit d'administrer leurs autoroutes. La décision de placer ce radar n'a ainsi pas été prise par un fonctionnaire vaudois – fonctionnaire mais vaudois – mais par un fonctionnaire fédéral – fédéral en plus d'être fonctionnaire –, c'est-à-dire un fonctionnaire alémanique – non pas d'un canton alémanique, mais abstraitement alémanique – qui partage son temps entre le fauteuil de son bureau et celui de son wagon de première classe et dont le seul rapport avec la route réside sans doute dans la pratique du vélo le dimanche – dans le but de continuer à gêner les automobilistes qu'il gêne déjà le reste de la semaine.

C'est donc cet être fruste et frustré qui décide de la vitesse à laquelle nous devons rouler. C'est lui qui nous impose des limitations de plus en plus basses – alors que la Confédération dépense des milliards de francs pour que les trains puissent rouler de plus en plus vite. C'est lui, en particulier, qui a décrété que le contournement autoroutier de Lausanne serait dorénavant limité à 100 km/h, non pour des raisons de sécurité mais dans un souci d'uniformité avec les grandes villes alémaniques. Cette nouvelle limitation – bien plus scandaleuse que le futur radar du Chablais – a été introduite en catimini, tout d'abord sous le prétexte ridicule d'empêcher les voitures d'accélérer entre deux chantiers… espacés d'au moins quinze kilomètres! (Ce sont des Welsches, on peut leur raconter n'importe quoi!) Une fois les travaux terminés, on nous a servi un nouveau boniment – l'usure de la chaussée – pour justifier le maintien d'une limitation dont même certains gendarmes admettent qu'elle ne sert qu'à énerver les automobilistes.

Mais c'est ainsi, les Vaudois n'ont plus leur mot à dire sur leurs autoroutes. Et, dans son fauteuil, le fonctionnaire de l'Office fédéral des routes sait que le temps joue pour lui: au bout de deux ou trois ans, les critiques se lasseront et les automobilistes vaudois se mettront eux aussi à rouler au pas, bien sagement, comme des moutons.

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