Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Vingt ans déjà! Comme le temps passe!

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1933 27 janvier 2012

Nous ne résistons pas au plaisir de faire connaître à nos lecteurs ces lignes de M. Pascal Bertschy tirées de l’article intitulé: «Quand Bruxelles était un phare» (La Liberté du 17 janvier):

C’était le bon temps. L’Union européenne prenait son envol et, avec son avènement, le centre de l’univers se situerait désormais à Bruxelles. L’humanité assistait, le souffle coupé, à une superproduction grandiose. Du passé, l’Europe faisait soudain table rase. Elle cessait d’être un continent pour devenir un idéal, une cause, quelque chose comme le phare de la civilisation. […]

C’était il y a vingt ans, autant dire l’Antiquité. Un monde meilleur s’ouvrait devant nous et il s’agissait d’en être, cela allait de soi. La Suisse y entra de façon naturelle, automatique, par l’intermédiaire de ses plus grands penseurs. Ces derniers parlaient, la main sur le coeur, au nom des grands principes. Grands patrons, banquiers, économistes, politiques, journalistes ou philosophes, ils avançaient des arguments imparables. […]

Et puis , patatras! la Suisse organisa un référendum. […] Son opinion, le peuple l’exprima. Ce ne fut pas la bonne. Dans leur majorité, les Suisses refusaient de gagner le nouveau paradis européen. […]

Après quoi il fallut à tout prix démontrer au peuple et aux cantons qu’ils s’étaient lourdement trompés:

[…] Du matin au soir le bon faisait la leçon au méchant. Lui expliquait que par sa faute, la Suisse offensait le bon sens et insultait l’avenir. Pire! Pour avoir emprunté le sentier marginal, la Confédération allait crever de solitude. Dans les débats à la télévision, carte géographique à l’appui, les journalistes montraient au public que la Suisse était devenue une île au coeur de l’Europe. Et qu’est-ce que c’est moche, une île!

En tout cas, ça l’était à l’époque. Or, en 2012, on redécouvre le charme des îles. […] L’île helvétique, elle, fait aujourd’hui rêver bien des naufragés de l’euro – dont les Grecs pourtant riches en archipels. La déroute du navire européen est une mauvaise nouvelle pour tout le monde, c’est entendu, et nul ne peut s’en réjouir. Vu égoïstement de Suisse, pourtant, elle a un bon côté: ici, plus personne ne nous exhorte à entrer au pas de course dans l’UE. On ne nous casse plus les pieds au sujet de l’adhésion.

Et c’est d’un reposant, franchement dit, mais d’un reposant…

Une récente étude sur les prises de position de la presse vaudoise lors de la campagne en faveur de l’EEE a rappelé que La Nation fut le seul journal à marquer sa nette opposition à l’adhésion. Pour être complet, il faudrait aussi mentionner Le Pamphlet et Suisse-Info.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: