La prévention, la prévention…

On sait que trois élèves du Landeron (NE) ont accusé récemment leur professeur de les avoir frappés. Le département cantonal de l’Instruction publique a suspendu l’enseignant, alors qu’une pétition de cent-vingt parents et élèves lui ont apporté leur soutien pour avoir énergiquement remis au pas trois vilains garnements qui empoisonnent la vie de toute l’école. Dans L’Hebdo du 16 février («Le prof, les semeurs et la goutte de trop») Mme Sabine Pirolt revient sur cet incident. Citons sa conclusion:

[…] Ce qui s’est passé au Landeron reflète la difficulté grandissante du métier de prof, comme le confirme Michel Junod, enseignant biennois qui compte 36 ans d’expérience. «Si les gens savaient ce qui se passe dans nos classes, ils seraient sidérés. Pas plus tard que ce vendredi, j’ai surpris un élève qui insultait son prof dans les couloirs. Il lui disait: «Tu fais ch…, je t’enc…, espèce de trisomique!» Ce genre d’anecdote, mes collègues en ont chacun des dizaines à raconter. On dit que l’école est le reflet de la société. Entre l’éclatement de la cellule familiale, les parents qui doivent tellement travailler qu’ils ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants et les problèmes engendrés par les chocs culturels et la violence latente, je sens la situation se dégrader depuis des années. Alors, oui, je comprends qu’un enseignant puisse perdre les pédales!»

Ce n’est pas seulement au Landeron que la situation est inquiétante. Quand on aborde ce sujet avec nos distingués pédagogistes réformateurs, qui sont en partie responsables d’une telle situation, ils répètent inlassablement: «Il faut faire de la prévention! Donnez-nous les moyens financiers pour faire de la prévention!» La réaction énergique de l’enseignant du Landeron n’est-il pas déjà un moyen simple de faire de la prévention?