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Renouveler l’économie

Jean-François Cavin
La Nation n° 1935 24 février 2012

Trois organisations économiques faîtières du Canton (Fédération patronale vaudoise, Chambre du commerce et de l’industrie, Chambre immobilière) ont chargé l’institut universitaire CREA, personnifiée en l’occurrence par sa sousdirectrice Mme Délia Nilles, d’examiner le développement économique vaudois et particulièrement les effets de la promotion économique dite exogène, qui vise à installer ici des entreprises étrangères.

Il en ressort notamment que l’économie vaudoise a connu un beau développement depuis une quinzaine d’années, légèrement supérieur au reste de la Suisse, et même nettement depuis 2003: + 2,5% en moyenne annuelle contre 2,2%. La promotion économique exogène n’a joué qu’un rôle secondaire dans cet essor, amenant tout de même 30 à 90 entreprises par an. De 1999 à 2009, les emplois ainsi créés lors de l’implantation sont au nombre de quelque 300 en moyenne par an, représentant 15,6% du total des emplois créés dans le Canton. Quelle est la proportion si l’on tient compte des emplois créés ultérieurement par des maisons dont plusieurs grandissent bien? On ne le sait pas, faute de statistiques; si l’on se réfère aux intentions affichées par les entreprises venues d’ailleurs lors de leur installation, cela ferait un millier par an en moyenne, soit environ la moitié des emplois créés dans le Canton. Ajoutons qu’il s’agit d’activités souvent plus qualifiées que la moyenne vaudoise.

D’aucuns voient dans la promotion économique exogène la cause principale d’une croissance qu’ils jugent débridée, avec son cortège d’embouteillages et de pénurie de logements, et proposent d’y renoncer. C’est une réaction d’enfants gâtés.

Il ne faut pas oublier que les entreprises meurent et qu’il est nécessaire de compenser les pertes, sous peine de laisser s’étioler la production et l’emploi. Il n’existe pas de relevé des entreprises et des emplois disparus. Mais il suffit d’évoquer de grands noms du passé pour appréhender le phénomène. Où est Paillard? Et Castolin? Et les Câbleries de Cossonay, Iril, Rinsoz & Ormond, Baumgartner, la SIM de Morges, Kodak, Veillon, et tant d’autres? Sans parler de l’hécatombe des arts graphiques! Mais où sont les firmes d’antan?

Qui n’avance pas recule, dit un proverbe philosophiquement douteux et faux dans maint domaine. Mais pour l’économie, toujours en mouvement, l’adage est juste.

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