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Lire ou ne pas lire

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1935 24 février 2012

On peut être opposé à une loi fédérale parce qu’elle est une loi fédérale. Telle est la sagesse populaire. On peut aussi être opposé à une loi fédérale parce que ses opposants sont convaincants; c’est ce que prévoit la théorie démocratique. On peut enfin être opposé à une loi fédérale parce que ses partisans sont vraiment très mauvais, imbuvables, pédants, incapables de présenter un argument sérieux, au point de nous convaincre de voter les yeux fermés le contraire de ce qu’ils disent. Cette situation se présente plus souvent qu’on ne l’imagine, et on la retrouve aujourd’hui dans la question du prix des livres.

Les libéraux classiques combattent la nouvelle loi avec des arguments libéraux classiques, pas inintéressants mais pas vraiment sympathiques non plus. Les corporatistes haussent les épaules: ils préfèrent les accords professionnels aux interventions de l’Etat et s’interrogent sur ce curieux front commun rassemblant des intérêts contradictoires en faveur d’un texte aux conséquences ambiguës. Quant aux partisans de la nouvelle loi, ils nous servent un numéro aussi émouvant que larmoyant sur «le livre, trésor de l’humanité et graal de la culture», discours largement déconnecté de la réalité du texte sur lequel nous votons. Surtout, les plus excités d’entre eux se répandent dans la presse en imprécations, vitupérations, accusations et autres gracieusetés intellectuelles à l’encontre de ceux qui ont l’outrecuidance de ne pas suivre leur avis.

On dit que ce qui est excessif est insignifiant. Ce ne sera peut-être pas le cas cette fois: ces invectives déplacées nous convainquent que ces cuistres ne peuvent pas avoir raison. Ils nous accusent de ne pas lire de livres, de ne pas aimer les livres. On frémit à l’idée que l’auteur de l’article «Prix du livre: une loi inopportune», dans la dernière Nation, n’a peut-être jamais ouvert un livre de sa vie!…

Il y a une chose, pourtant, que tous ces gens qui se vantent de tant de culture n’ont pas pensé à lire: c’est le texte de la loi sur laquelle nous votons.

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