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Trop d’avocats, pas assez d’électriciens: on nous écrit:

Elisabeth SantschiOn nous écrit
La Nation n° 1959 25 janvier 2013

Dans votre édition du 11 janvier dernier, Me Alexandre Bonnard relève avec pertinence ce que j’avais remarqué avec effroi dans la FAO du 18 décembre 2012.

J’ai apprécié qu’on intitulât son article «Quotas», puisqu’il y fait allusion à la féminisation des professions libérales, que l’on peut apprécier diversement. Personnellement j’aimais mieux, en 1978, quand je me suis installée, qu’il n’y eût qu’une minorité de femmes au Barreau vaudois. Hélas, tout a bien changé, mais ce qui est inquiétant, ce n’est pas la féminisation du métier, mais sa prolétarisation.

Depuis que le Barreau vaudois a eu la faiblesse de supprimer l’obligation de la thèse, il y a eu explosion du nombre d’avocats, et la qualité n’a évidemment pas suivi la quantité. Ceux d’aujourd’hui n’ont pas la plus petite idée du latin et du droit romain. Ce sont devenus, pour la plupart, des techniciens du droit, sans culture, sans humanisme, dépourvus de sens psychologique et d’humour.

Dans le bulletin téléphonique 2012 de Lausanne, il y a 27,5 colonnes d’avocats, 6 colonnes d’installateurs sanitaires et 5,5 colonnes d’électriciens. A ce jour (indication fournie par le secrétariat de l’Ordre judiciaire), il y a six cent quatre avocats inscrits dans ce Canton, vingt-neuf «importés» et cent quarante- sept stagiaires.

Que l’on ne vienne pas me dire que la population vaudoise a plus besoin d’avocats que d’électriciens ou de monteurs sanitaires, c’est l’inverse qui se vérifie chaque jour.

Or, il est de bon ton de faire croire aux enfants et surtout à leurs parents que l’apprentissage est une honte, et l’université le prestige et la fortune assurés. Cette imposture gauchisante est en train de faire des dégâts que l’on n’a pas encore assez mesurés.

Mais je suis l’éternelle Cassandre…

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