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Notre avis sur l’avis des jeunes façonné par l’avis des adultes

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2201 20 mai 2022

Ah, la jeunesse, référence indépassable de toutes nos projections dans le futur!…

Lorsqu’on n’est pas très sûr de savoir comment envisager notre avenir, ou qu’on hésite à assumer un tel choix, ou encore qu’on veut se donner une image avantageuse d’«adulte responsable», le premier réflexe est d’interroger les jeunes et de leur demander comment eux-mêmes envisagent leur avenir. L’avantage est qu’on est rarement surpris du résultat.

Ainsi, nous avons entendu parler d’un chef d’entreprise qui, afin d’orienter le positionnement de ses produits et de ses publicités, avait sollicité l’avis des enfants de ses collaborateurs. Qu’attendez-vous du monde de demain? Quel message voulez-vous adresser à la génération de vos aînés? Les réponses recueillies – aussi peu étonnant que cela puisse paraître – portaient un jugement sévère sur les parents coupables de laisser à leurs enfants une planète polluée et en danger; quant au monde de demain, idéalement, les jeunes le voyaient rempli d’amour et d’affection.

Comment se fait-il que les jeunes disent tous la même chose? Et comment se fait-il que leur discours se calque tant sur celui que leurs aînés, qu’ils soient profs, journalistes ou politiciens, tiennent depuis des années?

Et si on demandait l’avis d’enfants moins socialisés, qui ne fréquentent pas l’école publique, qui ne regardent pas la télévision et qui restent à l’écart des réseaux sociaux? Des jeunes dont l’univers mental ne serait pas contrôlé et façonné par celui de leurs aînés… Peut-être exprimeraient-ils un avis – mieux: des avis – vraiment à eux? Mais ces avis susciteraient aussitôt la méfiance des adultes, qui leur reprocheraient de méconnaître les consensus scientifiques et sociologiques établis par la génération précédente.

Les enfants sont souvent influençables; c’est en prenant de l’âge qu’ils apprennent à s’écarter des chemins qu’on leur balise et à définir leur propre voie. C’est donc aux adultes qu’il faudrait demander comment ils conçoivent le monde de demain; quelques-uns d’entre eux pourraient alors répondre qu’ils rêvent d’une société où l’on cesserait d’élever des enfants-perroquets et de les utiliser comme faire-valoir.

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